Josette Pontet et Bayonne, histoire(s) d’une passion réciproque

C’est l’histoire d’une jeune Girondine, petite-fille d’Haspandarde, curieuse et brillante. «  Ce qui m’a rapidement passionnée, c’était l’enseignement, raconte Josette Pontet. Je voulais être institutrice, puis au lycée, je voulais devenir professeur. Et j’avais la chance d’avoir de très bons professeurs, notamment en histoire. » Reçue première au Capes, elle passe l’agrégation d’histoire, enseigne en khâgne, puis devient professeur d’histoire moderne à l’Université de Bordeaux. Parallèlement, elle sera maître de conférences à Sciences Po.

C’est une histoire d’amour entre notre jeune Talençaise et un Bayonnais. Josette Pontet rencontre son futur mari lors d’un mariage à Cambo. Son destin change, le sujet de sa thèse de doctorat aussi. « Je devais la consacrer aux vignerons de Saint-Emilion, mais grâce à mon mariage, je me suis rabattue sur Bayonne! » Le sujet de cette fameuse thèse ? « Bayonne, un destin de ville moyenne à l’époque moderne, de la fin du XVIIesiècle au milieu du XVIIesiècle; cela m’a demandé 12 à 13 ans de préparation pour la soutenir à la Sorbonne. »

C’est l’histoire d’une « gardienne du temple ». En 2001, à quelques années de la retraite, Josette Pontet succède à Pierre Hourmat, autre figure de la mémoire de notre cité, à la présidence de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne. Cette association, la plus ancienne de la ville - fondée en 1873, reconnue d’utilité publique en 1921, a pour noble mission la conservation du savoir. Elle publie chaque année un ouvrage collectif très attendu, son bulletin annuel. Elle organise également des rencontres, des colloques et des conférences mensuelles. « Chercher et publier, ça fait partie de mon ADN, j’aime transmettre », souligne Josette Pontet.

C’est l’histoire d’une sémillante octogénaire, docteur ès lettres, dont la connaissance encyclopédique de Bayonne a fait le tour du monde. Cet été, elle a par exemple servi de guide touristique particulière pour un producteur de cinéma, venu des États-Unis et en reconnaissance pour un film qui sera consacré à un célèbre Bayonnais, « le comte François Cabarrus, entre autres fondateur de la banque d’Espagne et cheville ouvrière du financement de la guerre d’indépendance des États-Unis ». « Ce producteur m’abreuve de questions par mail », s’amuse-t-elle. Parallèlement, pour le compte du CNRS, elle mène une expertise historique sur des lettres rédigées en basque et provenant d’un bateau parti de Bayonne en 1757 pour Louisbourg (actuellement Cap-Breton) au Canada.

C’est l’histoire d’une légitime reconnaissance, celle de la passion que Josette Pontet voue à Bayonne : jeudi 2 décembre 2021, notre historienne a reçu la médaille de la Ville des mains du maire Jean-René Etchegaray.