Commerce, Culture
Nina Quaglio : elle manie l’art de la marteline
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« J’avais besoin d’une rupture, j’ai choisi la liberté. » C’est ainsi que Nina Quaglio justifie son changement de cap radical. Au tournant des années 2000, cette Toulousaine décide de quitter l’aéroport de Roissy et son poste d’ingénieur au siège d’Air France pour assouvir sa passion pour… la mosaïque !
« C’est un choix que personne n’a compris, notamment mes parents (rires), mais j’avais besoin de faire autre chose que d’être derrière un ordinateur toute la journée. J’avais envie de travailler avec mes mains, faire quelque chose de concret. » Direction alors la capitale mondiale de la mosaïque, Ravenne, en Italie, où elle se forme auprès d’une maître de la spécialité - « cela a été le déclic ». Puis, lors d’un stage à New York, Nina s’ouvre au pop art ; « c’était ludique, on était plus dans la création que dans la précision ». En 2006, elle crée son atelier à Bayonne, près de la cathédrale, et fait la connaissance de la tapissière d’ameublement Véronique Erramuzpe, avec qui elle décidera six ans plus tard de partager un nouveau local dans le quartier de La Floride.
"J’aime qu’on me donne carte blanche pour créer ma propre matière."
À l’aide de sa marteline et de son tranchet, les outils du mosaïste, c’est ici qu’elle découpe et taille des petits morceaux (« zatiki » en basque, le nom de son atelier) de pâte de verre, de smalts d’or ou d’argent, de grès cérame, de marbre, de céramique ou de galets, avant de les coller sur un support : sol, mur, sculpture… ou planches de surf ! À l’image de ce longboard recouvert de milliers de morceaux de corail. « J’aime qu’on me donne carte blanche pour créer ma propre matière et donner du mouvement grâce à la découpe ». Les fresques réalisées par notre artisane d’art ornent aujourd’hui les boutiques parisiennes et chinoises de prestigieuses boutiques, chez les joailliers Chaumet et Fred et le parfumeur Guerlain.