Guillaume Fauveau © Mathieu Prat 

Culture, Photographie

Guillaume Fauveau, un regard posé sur la réalité

Photo-journaliste, Guillaume Fauveau illustre les sujets d'actualité. Il en approfondit certains, afin de contrer les préjugés. Amateur de cinéma et de musique, ses photos sont aussi le reflet d'une recherche esthétique où la lumière joue un rôle centrale.

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Aujourd'hui photo-journaliste, Guillaume Fauveau a d'abord fait des études universitaires en économie. C'est à 24 ans, en stage de master à La Réunion, qu'il découvre les plaisirs de la photographie. "Je suis surfer depuis petit, et je voulais faire des photos dans l'eau. Ma copine de l'époque m'a offert mon premier appareil..." Autodidacte, le jeune homme s'est ensuite immergé dans le milieu du troisième art, à Bordeaux cette fois, en assistant des photographes professionnels. "Celui qui tient le fil de pêche au-dessus de la rondelle de citron, qui part en repérage, c'était moi... J'ai beaucoup appris pendant ces deux ou trois ans d'assistanat, confie-t-il, mais il est difficile de gagner sa vie dans ce métier. Alors j'ai repris le chemin de l'école pour passer un bac pro électricien. Je voulais faire quelque chose de mes mains."

L'appel de l'image

L'rartiste a vécu de cet artisanat pendant cinq ans. Jusqu'à ce que sa passion le rappelle. "Je n'y croyais pas vraiment, mais au moment où j'ai décidé de liquider mon entreprise, qui était devenu chronophage, j'ai vu passer une offre d'emploi de photo-journaliste à Médiabask. J'ai répondu et ai été retenu !"

C'était fin 2018. Quelques mois plus tard, un reportage au sein du Centre d'hébergement d'urgence Pausa marquera un tournant. "Il fallait aller vite, comme souvent avec la presse. Mais je pensais que le sujet méritait d'y consacrer du temps. J'y suis donc retourné." Et il a bien fait. L'exposition "Guillaume Fauveau, fragments de réalité, errealitateari so", présentée au Didam jusqu'au 23 mars, consacre son espace central à ce reportage.
Intéressé par ce Centre unique en son genre, soutenu par une municipalité, ainsi que par la Communauté d'agglomération Pays basque, Libération lui a également passé commande. Cette première collaboration fructueuse lui a ouvert les portes du grand quotidien.

Contrer les idées fascistes

Ce travail sur les migrants, débuté par un reportage sur le Centre d'accueil d'urgence, lui donne envie d'aller plus loin. Il aura une suite. "Pour contrer les préjugés et les discours fachos, je veux consacrer davantage de temps à documenter le sujet. En lien avec l'association Etorkinekin, j'aimerais mettre en avant des trajectoires, montrer l'intégration de ces jeunes, l'accueil dans des familles, la scolarisation des mineurs, leur formation, et surtout le fait qu'ils bossent, ont un logement, sont indépendants..." Une envie de vivre, somme toute. À ce projet s'ajoute une autre envie : celle de continuer à illustrer la musique et les musiciens. Déjà bien introduit dans le milieu local, il illustre des pochettes d'album - celle du dernier Willis Drummond par exemple, et fournit des images de presse - du musicien Felix Buff, du groupe féminin de punk Zetkin... À cette pensée, son visage s'éclaire, les yeux pétillent... Cet univers moteur, lui aussi, l'anime.

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