Claude Billès dans son atelier de la rue Maubec © Ville de Bayonne - Mathieu Prat 

Photographie

Claude Billès, la création instantanée

Artiste touche-à-tout, Claude Billès vient d'ouvrir un atelier rue Maubec, qu'il partage avec l'écrivain Laurent Platero. Bien qu'il soit de formation classique - il a suivi des cours à l'école des Beaux-Arts de Perpignan, sa ville d'origine, puis des cours de dessin, il s'intéresse depuis plusieurs années à l'imagerie numérique.

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Un détour par la promotion de groupes musicaux dont il réalisait les pochettes de disques l'a amené à se former en PAO. De là, un intérêt pour la photo numérique et surtout... les fichiers dégradés, dont certains pouvaient être hissés au rang d'œuvres d'art ! Une conviction anime l'artiste : de l'erreur peut naître un processus créatif et la beauté provenir d'une alchimie fortuite et inattendue. La recherche de la perfection ou la représentation de la réalité le laissant relativement indifférent, Claude Billès a fait de cette recherche une spécialité. Un logiciel le soutient dans cette démarche : disposant d'une ou plusieurs photos numériques comme base de travail, il provoque une dégradation volontaire des fichiers sources jusqu'à l'obtention d'un résultat esthétiquement satisfaisant. "La plus grande qualité requise, explique l'artiste est l'attention, le sens de l'observation. Je n'ai aucune idée du résultat final ; je me contente de stopper le processus de dégradation quand l'image me convient." Les images obtenues, où se superposent photos et traces de couleurs vives, sont ensuite tirées en grand format. Elles interpellent.

Pixel art

Claude Billès s'exerce à ce jeu de pixellisation aléatoire sur d'autres supports. En octobre 2020, lors de l'exposition Graffic Waves présentée au DIDAM pendant le festival Points de vue, un mur de 12 m² était recouvert de petits stickers blancs.  En décollant et déplaçant les petits carrés, il obtenait des formes visuels et graphiques intéressantes. Les visiteurs de l'exposition étaient également invités à intervenir. Claude donnait l'exemple grâce à une première proposition, les visiteurs poursuivaient à leur guise. "La responsable du DIDAM et moi-même avons été surpris par l'engouement suscité. Les deux murs latéraux, que nous n'avions initialement pas dédiés à l'exercice, et qui étaient noirs au départ, ont eux aussi été recouverts de stickers." En plus du Pixel art, le plasticien s'intéresse à la sérigraphie. Il intervient dans les écoles et anime des ateliers dans les foyers comme Mirasol, qui accueille des adolescentes dans le but de leur redonner confiance et estime d'elle-même. En s'adaptant à leurs usages, celui des téléphones portables notamment, il travaille sur le thème du portrait. Se faisant, en deux ou trois ateliers, il a réussi à créer une stimulation de groupe. Autre projet en attendant la réouverture des salles d'exposition : accrocher des œuvres dans des villas privées, en collaboration avec Virginie Baro, agent d'artistes au Pays Basque. Mais cette fois, en plus des photos et sérigraphies, il y aura aussi des peintures. Posant un regard neuf sur le processus de création, Claude Billès explore cette discipline pour y découvrir de nouvelles sources d'inspiration.

Plus d'infos >  537718.com (site de l'artiste)