Aymeric Lorin, skieur de haut niveau, fier de ses premières médailles © Ville de Bayonne - Mathieu Prat 

Sport

Aymeric Lorin, sportif de haut niveau

À 20 ans, Aymeric Lorin a déjà remporté plusieurs médailles de bronze, argent et or aux championnats de France de ski alpin, entre 2016 et 2019. Le Bayonnais fait aujourd'hui partie du pôle France de ski alpin en sport adapté, qui regroupe les meilleurs skieurs français. C'est aussi un excellent footballeur.

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C'est à l'âge de 7 ans, lors d'une sortie en famille à Gourette qu'Aymeric chausse sa première paire de skis. Habitant Bayonne, les Pyrénées sont depuis devenues son terrain d'entraînement favori. Sa mère et première fan le conduit tous les week-ends sur l'une ou l'autre de ses pentes escarpées où il est attendu par une monitrice attitrée. Une semaine par mois, les Alpes lui tendent les bras, dans le cadre de son intégration au pôle France.
D'origine lyonnaise, sa mère ne se voyait pas élever son fils sans lui transmettre le plaisir de skier. Défi relevé, car Aymeric est parfaitement à l'aise dans cet élément naturel. À la question : "qu'appréciez-vous le plus quand vous skiez ?", il répond "la neige", puis "la vitesse". À la question "En avez-vous peur?", il répond "Non" sans sourciller. Aymeric est plutôt du genre à se laisser griser par la vitesse. Un véritable atout dans une discipline où l'une des clés de réussite consiste justement à gagner de précieuses secondes dans d'affolantes descentes. 

Un jeu de jambes extraordinaire

Ses aptitudes de skieur de haut niveau tiennent peut être aussi à ses origines ethniques : né en Lituanie, un pays couvert de neige six mois de l'année, il est arrivé un peu avant l'âge de quatre ans sur la Côte basque. Mais elles tiennent surtout à un esprit joueur et compétiteur. Une fois ces prédispositions mises en avant, ses marges de progression s'appuient, comme celles de n'importe quel autre sportif, sur une capacité à intégrer davantage de technique. Et dans ce domaine, le défi est à souligner. Car Aymeric est atteint d'un autisme léger qui limite sa capacité à intégrer plusieurs conseils ou consignes simultanément.

Le travail de fond est donc plus laborieux, le mérite d'autant plus grand. "Quel progrès parcouru !" s'extasie régulièrement sa mère, qui connaît aussi le point de départ de son handicap. Une autre personne en reste tout aussi admirative : Jean-Dominique Barberarena, président de l'association bayonnaise de sport adapté Olagarroa, qui voit évoluer ce jeune depuis 2015. "Il joue au foot avec nous depuis la création de l'association, et dès qu'il touche un ballon, il est fascinant. C'est un joueur exceptionnel, qui a un jeu de jambes à la fois souple et précis. Ses gestes sont délicats, mais animés d'une bonne puissance de frappe. Je pense qu'il aurait aussi bien pu être danseur."