Culture, Street art
Andoni Maillard défrise la tradition
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Ce cadeau, qui lui vient de sa cousine, fera son œuvre... Car, après avoir terminé l'école régionale des Beaux Arts de Rennes en 2011, Andoni Maillard est rentré à Bayonne, sa ville natale, où il a ouvert un atelier. En ce lieu du quartier des Arènes qu'il partage avec trois créatrices, Il concentre son travail d'artiste sur des réalisations au point de croix. Loin de l'idée un peu rébarbative que l'on pourrait s'en faire, ses créations sont diversifiées et pleines de vie : il transforme un paysage bucolique en lieu de promenade pour CRS, une simple forêt en scène apocalyptique... Sous ses doigts de brodeur, une charmante ferme bretonne prend des tournures infernales, aux prises avec des flammes...
Détournement d'objets
De surcroît, en tant qu'homme, il aime à surprendre son spectateur avec un travail habituellement réservé aux femmes : la broderie. Une autre façon de rompre avec les clichés.
En plus des canevas détournés, Andoni Maillard s'amuse à broder des objets contemporains usuels - un skate accueillant le portrait d'un chat, un képi de gendarme orné d'un poussin ou une tête d'éléphant sur la Une d'un magazine Lui. Il trouve nombre d'inspirations dans les scènes érotiques et quantité de détournements possibles aux contrastes saisissants. Ici, ses interventions autorisent les regards prudes à s'attarder un instant.
Sa dernière création date de décembre 2020 : elle ne ressemble en rien, ou peu, aux précédentes et c'est la première fois qu'il intervenait dans l'espace public, répondant à l'invitation du festival Points de vue. Visible sur l'une des parois du garage à vélos de la place Charles-de-Gaulle, cette frise participative et évolutive à base de magnets a été confectionnée sur une année, le temps nécessaire à l'assemblage des 3 000 pièces et à leur customisation. Le public est invité à y apposer sa touche, en bouleversant l'ordre des choses, et lui offrir ainsi une seconde peau.
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