La plantation d'arbres sur le parvis du CROUS a eu lieu en février 2024 © Ville de Bayonne - Mathieu Prat 

Vie municipale

Un Budget vert pour passer les dépenses municipales au crible de ses émissions carbone

Dans le cadre de son Projet de transition écologique et solidaire, la Ville de Bayonne applique une méthode pour classer les dépenses inscrites au Budget principal en fonction des émissions Carbone induites. Il s'agit du Budget vert, édité pour la deuxième fois en 2024.

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Baptisée I4CE, la méthode d'analyse est fournie "clés en mains" aux collectivités par l'Institut économique pour le climat. Le rapport 2024 a été présenté au Conseil municipal du 30 mai.

L'analyse est réalisée à partir de données comptables, en cherchant à répondre à une question : les dépenses municipales contribuent-elles ou non à atteindre l'objectif d'un réchauffement climatique limité à 1,5° d'ici 2050* ? Le classement est réparti en cinq réponses possibles : favorable, favorable sous conditions, neutre, défavorable, à approfondir - qualification qui correspond aux projets pour lesquels l'analyse reste à affiner. C'est par exemple le cas des dépenses relatives à la masse salariale ou aux subventions aux associations.

Les dépenses favorables sous conditions

32% des investissements sont estimés "favorables sous conditions", ce qui signifie qu'ils sont favorables à l'atténuation du réchauffement climatique sans pour autant permettre d'atteindre la neutralité carbone. Ce sera normalement le cas des principaux projets d'investissement, comme l'extension rénovation du musée Bonnat-Helleu, ainsi que la rénovation totale de la Médiathèque, dont les normes énergétiques ambitieuses permettront de réduire les consommations, ainsi que les émissions de GES.

Les dépenses très favorables

Les dépenses très favorables représentent 4% du Budget principal. Parmi elles se trouvent les plantations d'arbres, comme ce fut récemment le cas sur les pourtours du stade Jean-Dauger ou sur le parvis du Crous. La mise en place d'un repas végétarien par semaine y contribue également, les aliments issus de l’élevage étant à l’origine de 80% des émissions de gaz à effets de serre liées à l’agriculture. Les pistes cyclables sont un autre exemple d'investissement favorable. Bien que leur mise en œuvre ait un impact sur la biodiversité, ce volet de la méthode n'est pas retenu dans le cadre de l'analyse. Seule la finalité de l'aménagement, c'est-à-dire l'usage du vélo par un nombre croissant de la population, est pris en considération. Et ce type de déplacement doux contribue à réduire les émissions de GES.

Les investissements défavorables

L'achat de véhicules thermiques et de carburant, ainsi que de matériel informatique, sont bien entendu défavorables à l'atténuation du réchauffement climatique, de même que certaines rénovations de bâtiments publics.

 

*Objectif fixé par les experts du GIEC et adopté par le gouvernement pour atteindre la "neutralité carbone" en 2050, soit selon la définition du Parlement Européen, "l’équilibre entre les émissions de carbone et l'absorption du carbone de l'atmosphère par les puits de carbone". 

La loi de finances 2024 oblige les communes de plus de 3 500 habitants à créer une annexe Budget vert. Le décret d'application n'a en revanche pas été publié. La Ville de Bayonne a néanmoins anticipé cette publication en créant une annexe dès 2023. Elle vient donc d'éditer son deuxième rapport.

Budget vert