Véronique Erramuzpe dans son atelier © Ville de Bayonne - Anouck Oliviero 

Commerce, Culture

Véronique Erramuzpe : la passion… comme dans un fauteuil

Tapissière d’ameublement dans le quartier de La Floride, elle donne une deuxième jeunesse à des fauteuils, à l’image des fameux Louis XV ou Napoléon.

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Dans l’intimité de son Atelier de la Floride, elle apprécie le moment très particulier où son « esprit vagabonde ». Véronique Erramuzpe est tapissière d’ameublement.

Sa spécialité ? La rénovation de sièges. Ce jour-là, elle s’affaire sur un fauteuil Louis XV, à la si caractéristique fleur sculptée sur chacun de ses pieds galbés. Selon la méthode traditionnelle de garniture de l’assise, Véronique « pique le crin », végétal puis animal, avant d’appliquer une toile blanche, la ouate et le tissu. La finition s’effectue à l’aide de clous ou d’un galon. « Donner une deuxième vie à un siège, c’est le plaisir de ce métier, confesse-t-elle. Au-delà de la satisfaction des clients, qui est très valorisante, mon plaisir consiste simplement à faire quelque chose de beau. Quand je rends ses lettres de noblesse à un fauteuil, je suis fière. » Et Véronique de se souvenir de sa première « vie », quand elle travaillait à Paris dans un magazine de référence sur le golf. C’est un ami tapissier qui la convainc de passer son CAP au lycée des Métiers d’Art de Coarraze. Elle va ensuite peaufiner son apprentissage à Bayonne auprès d’André Domingo - « la transmission du savoir, c’est merveilleux! » - avant d’ouvrir en 2006 son propre atelier près de cathédrale. En 2012, avec sa complice Nina Quaglio, artiste mosaïste, elle s’installe dans le quartier de La Floride. "Les artisans sont souvent seuls dans leur atelier, confie-t-elle. Travailler aux côtés de Nina crée une émulation. Nous nous soutenons mutuellement."

"Quand je rends ses lettres de noblesse à un fauteuil, je suis fière."

Aujourd’hui, Véronique porte un regard lucide sur son activité : « c’est un très beau métier, un métier de passion, à 80% féminin, mais nous, les tapissiers, sommes un peu anachroniques… Les métiers des artisans d’art méritent pourtant d’être valorisés. »