Sport
Perle Bouge, embarquée pour 2024
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Perle Bouge a été patineuse artistique, karatéka, basketteuse et maintenant rameuse, un sport qu'elle pratique depuis 2010 à l'Aviron Bayonnais et dans lequel elle a remporté ses plus grands titres : médaillée d'Argent aux Paralympiques de Londres en 2012, de Bronze à Rio en 2016 avec Stéphane Tardieu, et meilleure rameuse française dans sa catégorie. Elle reste la référence mondiale dans le milieu de l'aviron adapté.
Sa quatrième participation aux paralympiques, à Tokyo en septembre 2021, n'avait pas été auréolée de succès. "Le bateau a été déclassé dès la première course car il n'est pas passé au contrôle du poids. Cette faute technique relève de l'encadrement fédéral, et psychologiquement cela a été dur à encaisser, explique-t-elle. Ensuite, il y avait la chaleur, une course sous 40° et bien-sûr, la concurrence, qui était plus forte. Moi qui pratiquais le karaté et rêvais du Japon, j'aurais préféré le voir dans d'autres circonstances." Gageons que Paris lui porte davantage chance.
"Je n'aime pas perdre"
Réputée pour son caractère trempé, Perle Bouge aime gagner. Et quand elle perd, elle aime savoir pourquoi. Alors, pendant plusieurs mois, elle a continué à faire du sport, en s'entraînant, mais sans contrainte, sans défi autre que celui de prendre du plaisir. Et surtout, elle a passé du temps en famille, un cadre rassurant qui lui a de tout temps fourni un socle de confiance considérable. La période a été profitable. Depuis plusieurs années, elle prépare donc Paris 2024 à raison d'1h30 à 2h d'entraînement quotidien, sans compter les temps d'échauffement, de vestiaire et de déplacemen vers les cours d'eau...
Un double mixte et complémentaire
Aux Paralympiques, Perle Bouge navigue en double mixte, sa spécialité. Suite à l’arrêt de carrière de Stéphane Tardieu, son ancien co-équipier, Perle Bouge est associée depuis fin 2023 à Benjamin Daviet. Entre le spécialiste des sports d’hiver, porte-drapeau à Pékin, et la multi-médaillée en para aviron, l'accord représentait un défi de taille mais ils ont su, après quelques mois d’entraînement, décrocher à Lucerne leur qualification pour Paris 2024.
Cette mixité convient à Perle, elle qui croit en la complémentarité femme-homme. Et pour atteindre cet équilibre, elle compte sur la confiance en soi. "Les femmes devraient davantage se faire confiance, rappelle-t-elle. Il est vrai que musculairement, nous sommes moins puissantes que les hommes, mais nous disposons d'autres atouts, comme la technique par exemple." Anecdote à l'appui. Quand son ancien co-équipier la taquinait sur cette question, elle lui rappelait sans concession : "tu rames avec les muscles, je rame avec la tête, en mettant en œuvre la meilleure technique pour faire glisser le bateau sur l'eau. Et si l'on fait une course, chacun dans un bateau, je naviguerai aussi vite que toi, voire plus vite." C'était vrai.