Léa Caron, un soir d'entraînement au stade Didier-Deschamps © Ville de Bayonne - Mathieu Prat 

Sport

Une fille qui tourne rond

À 22 ans, Léa Caron est capitaine de l'équipe sénior de l'Aviron Bayonnais foot. Créée il y a cinq ans, la section féminine a connu une forte ascension pour atteindre un très bon niveau et arriver en Régional 1 où il est maintenant question de se maintenir.

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La création de la section féminine football au sein du club omnisports avait suscité un bel engouement auprès des jeunes femmes. Deux ans et une pandémie plus tard, les recrutements ne sont plus aussi aisés qu'au début, mais l'équipe se maintient et a le vent en poupe. À l'image de la capitaine, Léa, qui joue au ballon depuis toute petite. "Le foot, c'est ma passion. J'y jouais seule, dans le jardin de la maison familiale, puis avec mes frères cadets, quand ils ont eu l'âge. Et j'ai commencé en club à l'âge de 10 ans. Mes parents ne voyaient pas cela d'un très bon œil considérant que c'était un sport de garçon, mais leur réticence ne m'a jamais freinée. Je crois même que j'y étais indifférente."

"En Régionale 1, le niveau est soutenu"

En douze ans, l'univers du ballon rond s'est ouvert à la mixité. À ses débuts, les sections féminines n'existaient pas, elle jouait avec les garçons, sans aucun complexe. "Nous étions deux filles, parfois trois au sein des clubs où j'ai commencé : les Croisés de Saint-André et les Genêts à Anglet. Mais je n'ai jamais ressenti de gêne par rapport à cette réalité, je n'en ai jamais souffert." La rareté féminine  s'estompe. La pratique du football féminin se développe et a ses adeptes, même si ce sport se décline encore très majoritairement au masculin, et qu'il faille faire des centaines de kilomètres pour aller disputer des matchs aux confins de la région Aquitaine.
La motivation est donc de mise pour ces jeunes femmes amenées à se déplacer trois week-ends par mois pour s'adonner à leur passion et tenter de remporter des matchs dans un championnat au niveau soutenu. "Notre principal défi, maintenant que nous sommes arrivées en Régionale 1, l'antichambre de la deuxième division où évoluent les professionnelles, est de nous maintenir, de consolider nos acquis." Avec l'investissement requis, le temps consacré aux entraînements, la fréquence des déplacements, il devient évident que les joueuses ne foulent plus seulement le terrain en dilettante. Et pourtant, Léa concilie les impératifs : sa passion, une certaine réussite, et le plaisir. Alors s'entraîner plusieurs fois par semaine en extérieur, faire de la salle et de la musculation font partie du jeu. Qui plus est, elle s'appuie sur une philosophie binaire et qui tient en quelques mots : "je m'arrêterai quand je ne prendrai plus de plaisir."