Hugo Layer, lors d'une répétition de "L'oiseau de feu" © Olivier Houeix 

Hugo Layer, densément

Hugo Layer est danseur au Malandain Ballet Biarritz depuis 2013. Remarqué lors du Concert du Nouvel an à Bayonne début janvier, il danse intensément à la recherche de l'excellence, sa vibration.

Publié le

Personnage principal du ballet L’Oiseau de feu de Thierry Malandain sur la musique de Stravinski, Hugo Layer sort du lot. Vêtu d'un justaucorps rouge, les membres à la fois laxes et énergiques, poussés par des heures d'entraînement quotidien, le geste fin et puissant, il captive le public. "C'est pourtant le rôle qui m'a laissé le plus grand traumatisme, explique le jeune danseur. Nous avons créé la pièce à la sortie du premier confinement, et j'ai attrapé le Covid une semaine avant la première. À l'époque, il fallait rester isolé sept jours. Je n'ai donc pas pu participer aux dernières répétitions, ni au filage, je n'avais jamais dansé la pièce d'un bout à l'autre, ni essayé le costume. Cela faisait beaucoup. Je suis sorti du confinement pour la Générale, à laquelle assistaient les partenaires et les mécènes, et il fallait monter sur scène... J'étais angoissé, j'avais les jambes coupées. Cette grosse appréhension m'est resté, j'ai du mal à m'en libérer aujourdh'ui encore, confie-t-il."

Le Malandain Ballet Biarritz, un foyer

C'est pourtant ce rôle qui lui a valu le prix du meilleur interprète de l'année, en 2024.
À 30 ans, Hugo Layer a déjà plusieurs rôles principaux à son actif. À sa sortie du Conservatoire national de théâtre et de danse de Paris, il avait décroché un rôle de soliste dans "Clowns", de la compagnie Pietragalla/Derouault. C'était juste avant son entrée au au Malandain Ballet Biarritz. "J'avais vu danser la compagnie à Sens, la ville où je suis né, quand j'étais enfant, mais je ne me projetais pas forcément dans cet univers, explique le jeune homme. C'est un de mes profs qui m'a conseillé de passer l'audition il y a plus de dix ans. Je pensais rester un an, et je suis toujours là !". Comme Claire Longchampt et Raphaël Canet, Hugo Layer fait maintenant partie des piliers de la famille. Car, c'est bien d'une famille dont il parle, d'une maison même, lorsqu'il évoque la compagnie. Les jours où il n'est pas en tournée, il arrive à 7h30 à la Gare du midi, prend un temps pour admirer la vue depuis le toit terrasse avant d'aller s'échauffer. Il en part vers 17h30, travaille six jours sur sept et s'accorde une semaine de vacances par an. "Mais c'est difficile de ne pas danser pendant une semaine, exprime celui qui vit beaucoup pour cela. J'ai été formé à un tel niveau d'exigence, comme tous les danseurs professionnels, que je crains toujours de ne pas être à la hauteur, que quelque chose dysfonctionne, que ça ne marche pas. Le corps peut vous lâcher à tout moment, ne pas répondre comme on l'aimerait..." Alors quand il ne danse pas, Hugo se prépare à danser, s'échauffe, se renforce ou s'étire... C'est aussi comme cela qu'il a atteint son niveau. Il n'est pourtant pas associable, car il aime sortir et voir du monde. "Avec le temps, j'ai aussi appris à parler autrement qu'avec mon corps, ajoute-t-il, car cela me jouait des tours..." Sorti de la timidité dont il se disait imprégné, il s'exprime librement, prend le temps, parle de sa passion et y retourne.

Pour suivre l’actualité du Malandain Ballet Biarritz > www.malandainballet.com