Miren et Valérie, coopératrices d'Otsokop, également unies par un lien de grand-mère et petite-fille © Otsokop 

Commerce

Coopérer pour s'intégrer dans un mouvement à dimension humaine

Miren et Valérie sont coopératrices d'Otsokop, une supérette dont le but est de vendre des produits de qualité à des prix abordables. Elles sont aussi de la même famille : l'une étant la petite-fille de l'autre. Ce qui les réunit, c'est aussi l'envie de partager des liens avec le sentiment de contribuer à une amélioration sociale.

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"Tout est né de l'idée de ma mère, raconte Miren, jeune femme de 31 ans domiciliée à Hasparren. Elle savait que j'étais déjà très complice de ma grand-mère, et elle nous a insufflé l'idée d'une coopération à Otsokop. Cette adhésion nous permet en effet de nous voir dans un autre cadre, en dehors de chez ma grand-mère, qui habite à Sainsontan. En parallèle, je voyais très bien ma grand-mère s'intégrer à un milieu associatif." Valérie est en effet restée très alerte, malgré ses 89 printemps. En plus de jouer son rôle comme les autres, porter les caisses et mettre en rayon, elle fait profiter les autres coopérateurs de son expérience. "Elle a l'œil pour tout ce qui touche à la maturité des fruits et légumes, poursuit Miren. Elle détecte au "laser" les fruits qui vont bientôt passer, et pour ceux-là, elle donne des recettes ou des astuces de grand-mère..." C'est en duo qu'elles assurent les trois heures mensuelles de bénévolat, de façon complémentaire. Pendant que Valérie s'affaire au rayon épicerie, Miren est en caisse. Cela fait maintenant un an que les deux femmes participent à ce modèle de supermarché participatif et chacune y trouve son compte. Elles travaillent en équipe de 3 à 6 personnes en fonction des missions du jour. Leur tour de bénévolat, qui a lieu le samedi après-midi, se conclue par un petit goûter. Valérie apporte souvent un gâteau, et l'un des membres de l'équipe achète une boisson, référencée parmi les 4 000 produits d'Otsokop. "La dernière fois, nous avons entonné des chants souletins, renchérit Miren. Ce moment de partage est vraiment convivial !"

"Coopérer, c'était aussi l'esprit des anciens"

En plus du lien social créé au sein de la coopérative et du renforcement des attaches familiales, Valérie se réjouit d'avoir retrouvé l'esprit qu'elle avait connu lors de sa jeunesse passée à Mauléon. "La coopération, c'était un mode de fonctionnement à la campagne, affirme-t-elle. Les habitants ne pouvaient pas travailler seuls et avaient besoin les uns des autres, pour les moissons, le castrage du maïs, réparer une machine... La société était faite comme cela, d'entraide et de solidarité. Alors, cela fait plaisir d'avoir retrouvé un peu de cette façon de vivre dans ce modèle économique." Modèle qui est en plus favorable aux petits revenus, car les produits commercialisés en SCIC (Société coopérative d'Intérêt Collectif), comme Otsokop, sont meilleur marché que dans les supermarchés classiques. Ils sont aussi de bonne qualité, locaux le plus souvent et parfois bio. La différence de prix tient aux charges salariales qui sont naturellement moindres que pour n'importe quel autre employeur, mais aussi au fait que la société ne cherche pas à générer de profit.

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