Street art
Blade Didamer
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Il a connu la pauvreté, la violence urbaine, la haine entre gangs, mais tandis que beaucoup écrivaient avec rage, lui préférait la couleur et la légèreté. Ses lettrines reflètent la nature de ses aspirations ; elles sont comme les bouffées d'oxygène qu'il recherchait dans sa jeunesse.
À l’âge de 15 ans, il a commencé à graffer avec un ami. "Nous étions une dizaine en 1972, puis des milliers deux ans plus tard. Des milliers à dessiner sur les trains des métros new-yorkais", commente l'artiste, un peu nostalgique. "Je suis chanceux, poursuit-il, car j'ai été très vite suivi et photographié avec une quinzaine d’autres graffeurs par les célèbres Martha Cooper et Henry Chalfant. Auteurs d’un livre qui fait référence dans le domaine du street art, « Subway Art », ils ont largement contribué à sa notoriété. Sa renommée a été fulgurante. Dès 1982, à 25 ans, il a d'ailleurs commencé à intéresser le circuit des galeries. Et puis, il a su gérer ses nouvelles ressources, avec sagesse.
Douce transition
"Contrairement à de nombreux artistes de son époque, Blade a connu une transition toute douce vers une forme d’art plus légale, explique Amine Bouziane, galeriste et commissaire de l’exposition "The Way out". La plupart des artistes de sa génération ont connu le Vietnam et beaucoup sont revenus marqués au point de mettre entre parenthèses leur parcours artistique. Pas lui. À quelques mois près, il a échappé à la mobilisation." Et au traumatisme qui en découle. Alors, il a continué à graffer, avec insouciance et plaisir du jeu. "Je suis resté adolescent, poursuit-il. Je fais encore des choses interdites, mais avec mesure..."
5 000 wagons à son actif, graffés entre 1972 et 1984, et aucune arrestation. En plus d'être chanceux, Il courait vite, Blade...
Exposition "The Way Out", jusqu'au 10 novembre 2024 au Didam, 6 quai de Lesseps et à la galerie Kaxu, 35 rue Sainte-Catherine.
Entre les lignes
DIDAM
Expo The Way Out
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