Le musée Bonnat-Helleu en travaux avant sa réouverture en 2025 © Ville de Bayonne 

Musée Bonnat-Helleu

Musée Bonnat-Helleu : la cohérence d'une politique d'acquisition

Actuellement fermé pour travaux, le musée Bonnat-Helleu poursuit ses activités de restauration et d'acquisitions d'œuvres. En 2021, pour le compte du musée, la Ville de Bayonne a ainsi acquis 18 œuvres d'artistes français et étrangers actifs entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle.

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Les collections du musée ont été constituées par la Ville dès le début du XVIIIe siècle, avant la construction d'un musée des Beaux-arts où les entreposer. Ce musée porte aujourd'hui le nom de Léon Bonnat, peintre, collectionneur et généreux donateur à sa ville natale, ainsi que celui de Paul Helleu, suite à un important legs de Paulette Howard-Johnston intervenu en 2010. Les acquisitions actuelles s'inscrivent dans une logique de complémentarité avec les collections existantes, mais aussi de valorisation d'artistes formés localement.

En cohérence avec les collections existantes

L'achat de deux huiles sur toiles signées Achille Zo est un exemple qui illustre cette politique d'acquisition : de longue date, le musée Bonnat-Helleu possédait une peinture reflétant un intérêt marqué du peintre pour l'univers andalou, "Famille de bohémiens en voyage". Cette peinture a été rejoint en 2021 par "Deux Gitanes", étude préparatoire au grand format "Gitanos du Monte-Sagrado, à Grenade", acquis la même année. Ce grand format que l'artiste avait exposé au Salon de Paris en 1861 avait disparu depuis jusqu'à ce qu'il refasse surface lors d'une vente aux enchères à Barcelone. On y apprécie les talents de coloriste et de compositeur du peintre bayonnais qui disposait en outre d'une excellente mémoire visuelle, puisqu'il peignait en fonction de ses souvenirs. 

Le "Plat orné d'une figure de fantaisie", faïence émaillée polychrome réalisée entre 1880 et 1890 par Théodore Deck et Paul Helleu est un autre exemple d'enrichissement cohérent des collections existantes. Le musée possède un premier plat confectionné dans la même veine, acquis en 2015, ainsi qu'une plaque figurant Alice Helleu en robe bleue, issue du legs Howard-Johnston. Le portrait de la jeune femme, représentée de façon hiératique, reflète une tendance propre à la fin du XIXe siècle : se laisser porter par des influences japonisantes. 

L'entrée au musée d'une "Jeune femme au bouquet", peinte vers 1925, fait par ailleurs le lien entre deux maîtres importants de l'école bayonnaise : Léon Bonnat et Achille Zo. Formé par Achille Zo à l’école municipale de dessin de Bayonne, sa ville natale, Denis Etcheverry complète son apprentissage à Paris dans les ateliers de Léon Bonnat et d’Albert Maignan. Ce portrait consacre en outre l'artiste dans l'un de ses genre de prédilection. L'acquisition du "Jardin de la Vierge", peint en 1896 par Georges Bergès entre également dans cette logique. Né à Bayonne en 1870, Georges Bergès reçoit d’abord l’enseignement d’Achille Zo à l’école municipale de dessin et de peinture. Après avoir suivi son maître à Bordeaux, il gagne l’atelier de Léon Bonnat à Paris, puis rejoint en 1896 l’École des Beaux-Arts pour suivre les leçons d’Albert Maignan. Cette acquisition est également un clin d'œil à la double activité de l'artiste puisqu'il sera conservateur du musée des Beaux-arts de Bayonne de 1920 à sa mort en 1935.

D'autres œuvres qualitatives, dont un tableau monumental redécouvert du luzien Gabriel Deluc, intitulé " Bacchanale", ou bien encore le portrait de "Sophonisbe", réalisé vers 1709-1710 par Nicolò Bambini, représentant la reine de Numidie s’apprêtant à boire un poison, seront à découvrir au musée à sa réouverture prévue en 2024. Agrandi, enrichi d'œuvres nouvelles, le musée proposera également une scénographie entièrement repensée.

 

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