Le patio du musée Bonnat-Helleu où les œuvres sont emballées avant leur prochaine destination © Mathieu Prat 

Travaux

Pourquoi le musée Bonnat-Helleu est-il exceptionnel ?

Le chantier de construction de l'extension du musée a démarré début 2022 pour s'achever lors de l'été 2025. Ce projet culturel d'envergure*, appelé à rayonner, part d'un constat : les œuvres qui y sont préservées ont été savamment collectées. Elles sont en outre aujourd'hui méthodiquement restaurées.

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Le musée Bonnat-Helleu comporte une collection exceptionnelle de 7 000 œuvres dont la moitié sont des œuvres graphiques – dessins, gravures et pastels. En connaisseur certifié, Pierre Rosenberg, conservateur honoraire du musée du Louvre, disait qu'elle n'avait pas d'équivalent entre Paris et Madrid. Ce n'est pourtant pas leur nombre qui lui confère ce caractère d'exception, mais la démarche dans laquelle cet ensemble de collections a été acquis. À commencer par la première, celle de Léon Bonnat.

S'approcher de l'artiste

Passionné d'esquisses et de dessins, il cherchait à s'approcher de l'artiste, de son processus créatif et à dresser un panorama de ce qu’il considérait comme des chefs d’œuvre. Pendant vingt ans, il a acheté ce qu’il estimait devoir l’être, avec pour but de léguer sa collection à la postérité. À son décès, il a légué 1 800 dessins, datant de l'Antiquité à 1930, à l'État avec obligation de dépôt au musée de Bayonne. Son jeune ami Antonin Personaz a fait de même, en s’attachant à des œuvres plus contemporaines, dont celles émanant du mouvement impressionniste. En confiant leurs richesses au soin de l’État, il leur assurait une protection pérenne, en en demandant le dépôt dans un musée de Province, il allait permettre à un public de provinciaux d’y accéder. Leur démarche, perspicace, avisée, s’est en outre complétée d’une obligation de dépôt perpétuel, ce qui est rare, puisque la plupart des obligations de dépôt sont limitées à cinq, voire dix ans, avec possibilité de reconduction.

Les œuvres passées au crible

Régulièrement, les œuvres d'un musée sont observées, annotées et sujettes à interventions. C'est encore plus vrai lors d'une extension de musée. Avant de rejoindre leurs nouvelles réserves et espaces d'exposition, les collections du musée sont ainsi préparées selon une méthodologie rigoureuse. Sous le pilotage de la régie, pôle qui veille à la vie matérielle des œuvres au sein du musée et à l'extérieur (prêts), chaque objet est pris en charge par une équipe pluridisciplinaire composée des personnels du musée et de prestataires spécialisés. Il est individuellement pointé, identifié, dépoussiéré, son état est contrôlé et, si nécessaire, stabilisé par un conservateur-restaurateur qualifié. Sa destination au sein du futur musée est précisée et l'objet est conditionné pour en simplifier et sécuriser la manutention.

Une documentation précise

L'ensemble des opérations est documenté pour une parfaite traçabilité. Cette chaîne opératoire est mise en place pour les différentes typologies de collection, des plus petits, tels des éventails précieux, aux plus volumineux, comme les monumentaux portraits peints par Léon Bonnat. Pour ces derniers, une entreprise experte dans la manipulation des œuvres d'art vient épauler l'équipe technique du musée. Quant aux 3 500 dessins et estampes, œuvres sur papier, ils sont traitéspar le pôle conservation-restauration des arts graphiques. En raison de son exceptionnel fonds de dessins, le musée Bonnat-Helleu a en effet intégré une spécialiste de la restauration dans son équipe, un fait rare pour un musée de cette taille.

Une continuité d'état d'esprit

Ainsi, dans le même esprit que Léon Bonnat et d'autres après lui, la Ville de Bayonne entend permettre au public d'approcher la démarche artistique en offrant un écrin qualitif aux diverses collections. Le coût du chantier de restauration des collections du musée Bonnat-Helleu s'élève actuellement à 4 millions d'euros.
Le coût des travaux d’extension et rénovation du musée est de 22 millions d’euros. Si l'on y ajoute, les coûts de maîtrise d’œuvre, prestations de contrôle technique et de sécurité, fouilles archéologiques et l'ensemble des frais annexes, il s'élève à 28 millions d’euros. Il est supporté par de nombreux partenaires : l’État, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département des Pyrénées-Atlantiques, la Communauté Pays Basque mais également des dons et mécènes.

> Voir l'album photo des travaux de restauration (photos prises début février 2023)

Voir l'album constitué début janvier 2023