Vue aérienne de la fouille archéologique menée par l'Inrap © Inrap - Ludovic Héricotte 

Musée Bonnat-Helleu

Petit-Bayonne : les prémices d'un quartier

En amont des travaux de rénovation et d’extension du musée Bonnat-Helleu, l’Institut national de recherches archéologiques préventives a réalisé une fouille archéologique qui a permis de préciser les étapes de la création du quartier du Petit-Bayonne, autour de l'ancien couvent des Dominicains.

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Le quartier du Petit-Bayonne a fait l’objet d’une urbanisation assez tardive à l’échelle de l’histoire de la ville de Bayonne : il aurait été conquis vers le milieu du XIIe siècle, à la suite d’une augmentation de la population bayonnaise durant le haut Moyen Âge. En 1221-1222, l’ordre mendiant des Dominicains s’installe sur l’actuelle place du Réduit, puis en 1273, sur recommandation du pape Clément IV, les Frères s’implantent sur un vaste espace à l’intérieur de la première enceinte du Petit-Bayonne. Durant les fouilles réalisées fin 2021, les archéologues ont ainsi mis en évidence deux types de constructions pouvant correspondre d’une part à une partie du couvent avant la reconstruction de 1545 et d’autre part à des bâtiments civils. Ces découvertes de plusieurs maçonneries et niveaux de rues reflètent la naissance d'un quartier, là où aucun plan n'en permettait jusqu'alors l'explication.

Autre découverte inattendue : celle d'un espace funéraire relativement bien conservé. À l'intérieur du couvent, 80 sépultures ont été mises à jour, dont une sépulture double. Les défunts étaient majoritairement inhumés dans des fosses simples, recouvertes de planches, majoritairement orientées nord-ouest/sud-est. Quelques tombes ont été installées selon d’autres orientations, liées peut-être au statut des inhumés. Bien que l’utilisation de cet espace funéraire et la juxtaposiiton des tombes pendant une longue période en floute la lecture, les fouilles révèlent clairement des sépultures de religieux mais également de nombreux laïques, dont des femmes et enfants, y compris de bébés. Cette caractéristique à l'intéreur de l'enceinte d'un couvent s'explique par le fait qu'il était d'usage de payer pour être inhumé à un emplacement privilégié. Fait rare à Bayonne, des éléments architecturaux de type chapiteaux, à décor feuillagé ou figuré, ont également été mis au jour à l’intérieur de l'édifice religieux.