Moustique tigre : une guerre collective et ciblée
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Petit par la taille, grand par le désagrément qu’il provoque, le moustique tigre reste depuis quelques années le sujet piquant de l’été. L’espèce invasive a bel et bien pris ses quartiers au Pays Basque, bouleversant les sorties diurnes, les siestes dans le jardin et les farnientes de grand air. Un phénomène mondial qui, en plus des désagréments que l’on sait, constitue une menace pour la transmission de maladies graves, essentiellement tropicales.
Mais la résignation n’est pas d’actualité à Bayonne, surtout s’il s’agit de bafouer sa devise martiale : « nunquam polluta ». L’envahisseur triomphant d’Asie du sud-est a aussi de sérieux points faibles qui invitent à une réplique massive. De petits gestes de rien qui nécessitent cependant la participation de tous.
Mobilisation générale
Dans les neuf quartiers de Bayonne, la mobilisation générale a sonné. La Ville a fait appel à des volontaires pour servir de relais au sein de la population. Ces « ambassadeurs moustique tigre » ont été formés par des experts de la lutte anti-vectorielle et connaissent tout de son origine, de sa biologie et des différentes stratégies de lutte contre sa prolifération. Un art de la guerre que chaque ambassadeur a désormais mission de partager, lors d’animations dans les quartiers ou en sacrifiant même au porte à porte.
Le moustique tigre a beau être exotique, il ne se déplace pas à plus de 150 mètres de son lieu d’éclosion.
Contre la désinsectisation massive et ses dégâts collatéraux, c’est donc un conflit ciblé qui démange désormais les Bayonnais. Avec pour premier objectif d’empêcher la reproduction de l’espèce en éradiquant les lieux de ponte. Le moustique tigre a beau être exotique, il ne se déplace pas à plus de 150 mètres de son lieu d’éclosion.
Mais pour frapper au nid, il convient que chaque jardin, chaque appartement, chaque coin de rue, chaque toit ou chaque gouttière soit inspectés. Ranger les pots ou les cendriers, vider les plis de bâches ou les pieds de parasol, couvrir les bidons ou les récupérateurs d’eau, entretenir les bassins et les caillebotis, nettoyer les regards d’eau et les gouttières… Partout ou de l’eau stagne, le petit diptère rayé, qui préfère donc la ville à la campagne, se reproduit à une vitesse effrayante.
Victoire collective
Il appartient donc à chacun de s’engager à son niveau pour une victoire collective à portée de main. Cette logique de petits pas collectifs trouvera par exemple une consécration si chacun glisse du sable dans les coupelles de pots de fleurs. L’eau y est retenue, et les moustiques n’y pondent plus.
Mais la guerre chirurgicale n’empêche pas la Ville de Bayonne d’en assumer massivement sa part, en imposant ces bons gestes dans les espaces publics, auprès du personnel municipal, dans les écoles ou dans les cimetières.
Ce dispositif inédit d’ambassadeurs formés est aujourd’hui scruté comme une véritable expérience de laboratoire qui se jouerait en plein air. La stratégie bayonnaise sera par exemple présentée en octobre par l’Agence régionale de santé (ARS) pour partager les premiers retours avec plus de 80 structures de Nouvelle Aquitaine.
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