Exposition
Michel Haramboure au DIDAM : un travail de précision au service d'obsessions
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Illustrant avec justesse la gravité et la violence, la peinture et les dessins de Michel Haramboure se caractérisent par un hyperréalisme à la culture, entre autres cinématographique, tant européenne qu'américaine. Autodidacte, l'artiste affiche une technique sûre et efficace, de celles qui hâpent les regards et retiennent l'attention. La sienne se met au service de ses grandes questions existentielles pour plonger le visiteur au cœur des paradoxes les plus dérangeants.
Michel Haramboure se définit comme un peintre "néoclassique" qui revendique une modernité sans ignorance… "J'ai grandi dans l'ombre portée des totalitarismes et du feu nucléaire du matin d'Hiroshima," commente-t-il. Il puise son inspiration chez Nicolas de Staël, son premier choc artistique, "dont la peinture, sous de perpétuels jeux de force, était une chose fragile comme l'amour." Ou encore chez la chorégraphe allemande Pina Bausch, pour laquelle l’artiste éprouve "de la tendresse, une admiration toute particulière. Elle avait traversé l'horreur des camps, elle voulait exorciser cette mémoire, nous disait ses états de guerre, l'indicible des corps et des âmes."
Des femmes "en feu"
Il est curieux des guépards, des hyènes, des assassins, voyous et autres êtres ambigus, contestés, cassés… "J'accepte de regarder les bourreaux dans les yeux, je n'oublie pas les victimes, je sais que l'éternité les accompagne". Dans cette exposition, il nous présente des enfants perdus, des idiots magnifiques, des êtres coupables d'amour, des femmes en feu comme Frida Kahlo, Camille Claudel ou la radieuse Norma Jeane Baker. "Mon travail chancelle et hésite sur cette ligne de crête où s'exprime la dualité de l'humanité."
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