En 2019, l'orchestre Zohra, orchestre féminin de l’Institut National de Musique d’Afghanistan était à Kaboul. Il donnera un concert à la Cité des Arts de Bayonne, vendredi 14 octobre à 20h30. © ANIM 

Culture, Musique

Le festival Haizebegi, de l'Ukraine à l'Afghanistan

Du 6 au 16 octobre, Haizebegi emmènera le public en voyage musical en explorant différents thèmes, dont celui de la musique qui relie et humanise au-delà des guerres. Entre autres artistes et intellectuels, les représentants de deux pays souffrant de graves conflits y sont invités : l'Ukraine et l'Afghanistan.

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Le 6 mars 2022, "dans les sous-sols de Kharkiv, Vera Lytovchenko joue Vivaldi, Bach, Tchaïkovski en tenue de concert dans les décombres", cite Denis Laborde dans son éditorial du programme de cette neuvième édition d'Haizebegi. Cette jeune femmes est depuis devenue l'un des symboles de la résilience ukrainienne. Puis : "Il y a à peine plus d’un an, les Talibans fermaient l’Afghanistan National Institute of Music (ANIM). Menacés, les musiciens empruntèrent les chemins de l’exil. Dans l’hiver 2022, le gouvernement portugais leur offrit l’asile. Depuis, l’ANIM se reconstitue à mesure des arrivées des 273 membres de ses ensembles."

Ces exemples montrent combien la musique, portée par des femmes, des hommes, résiste aux assaults de l'obscurantisme. Elle apaise et ressert les liens. Elle redonne espoir. C'est pour comprendre et entendre les ressorts de ces mécanismes que le festival a été créé. Il poursuit sa route en 2022 en s'apuyant sur la présence d'artistes engagés dans le même sens.

Concerts et rencontres

Le ton sera donné dès le jeudi 6 octobre, premier jour du festival, avec une soirée consacrée aux chants polyphoniques d'Ukraine - interprétés par l'Ensemble vocal du Musée Ivan-Honchar de Kiev. Le concert sera précédé d'une conférence de l'historien Thomas Chopard, "Ukraine, pourquoi la guerre ?". Ces mêmes chants seront repris le lendemain à Tardets car le festival s'exporte cette année vers le Pays Basque intérieur. Il sera à Saint-Etienne de Baigorri le jeudi 13 octobre avec une soirée "Musiques d'Afghanistan", qui seront sur la sellette dès le lendemain à la Cité des Arts de Bayonne, autour d'un débat "Faire de la musique en Afghanistan", auquel participeront Ahmad Naser Sarmast, fondateur et directeur de l’Afghanistan National Institute of Music (ANIM) en exil au Portugal, et Parwana Paikan, ministre conseiller auprès de l’Ambassade dissidente de la République islamique d’Afghanistan en France. Le débat sera suivi d'un concert de l’Ensemble Orchestral de l’Institut National de Musique d’Afghanistan.

Le festival sera également riche d'autres thématiques, comme celle de "La musique pour mieux comprendre l'autisme", qu'illustrera le film de Laetitia Moller, "L'Énergie positive des dieux". Ou encore celui du rapport entre la musique et les mathématiques, à travers un hommage au compositeur, ingénieur et architecte Iannis Xenakis, ainsi que la rencontre avec le mathématicien Cédric Villani, président de l’association Musaïques, dont le but est d’apporter à tous le moyen d’improviser par des instruments de musique innovants.

Enfin, un autre volet du festival sera consacré à "ce que nous faisons de nos déchets" : une conférence organisée à L'Atalante, ainsi qu'une expo photo sur le quai Pedros mettant en scène les collecteurs de déchets feront écho à des ateliers sur la fabrication d'instruments de musique recyclés, un workshop intitulé "Art, science et mutation climatique",  un atelier chorégraohique "Plages vivantes", etc.

Plus d'infos > haizebegi.eu