Traversée de la Nive par le funambule Vig-Bill le 14 juillet 1932. Auguste Aubert, 1932. © Médiathèque de Bayonne 

Culture

Fêtes de Bayonne : retour sur la première édition

Nées au lendemain de la crise financière de 1929 d'une initiative populaire, les Fêtes de Bayonne furent un formidable ressort contre la morosité. Retour sur un événement créé il y a quatre-vingt dix ans.

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C'est assez peu naturellement qu'au lendemain du krach boursier de 1929 les Fêtes de Bayonne virent le jour. Comme le reste du pays et une grande partie du monde,  Bayonne est alors plongée au cœur d'une détresse sociale absolue. À tel point qu'un fonds municipal est mis en place par la Ville pour venir en aide aux familles les plus touchées par la pauvreté.

Les Fêtes de Bayonne prennent racine dans ce contexte et naissent d'un bruit qui court. La "bande à Nono" - du surnom de Noguès qui en est le meneur, rassemble des jeunes Bayonnais issus de "la bonne bourgeoisie". Ils rapportent ici et là leur épopée à Pampelune.

Admiratifs et émerveillés par l'énergie populaire déployée dans les rues lors des San Fermin, ils décident de reproduire cette ambiance à Bayonne, en animant la cité de la même fibre festive. Le récit est perçu comme une aventure qui fait écho au sein de la population tant ces deux villes sont proches historiquement et culturellement.

À l'initiative d'une bande d'amis

Leur proposition est donc entendue et la bande d'amis bénéficie d'un réel soutien. Les jeunes gens annoncent d'ailleurs eux-mêmes l'événement à venir sur la place publique. Les Fêtes sont nées et elles tombent à pic pour relancer la consommation et sortir les esprits du manque de perspective ambiant. Plus que de distraire la foule, l'objectif est de créer un réel élan populaire. Le défi est de taille dans le contexte de l'époque.

Le premier programme est alors établi avec les moyens du bord : du vin bon marché, des orchestres de rues, des confettis et des premiers chants sont écrits. Pour l'occasion, l'équipe de rugby de l'Aviron Bayonnais se place en tête du cortège initial. Le bal est lancé le 14 juillet 1932, comme un espoir de conjurer le mauvais sort par la fête, qui plus est, avec brio. Dans les rues bondées, les chants sont entonnés à tue-tête. Ils réunissent tout un peuple qui boit et rit en oubliant les différences. Le pari est réussi.

Il y a quatre-vingt dix ans, sans savoir où cela les mènerait, les Bayonnais ont créer un rendez-vous, devenu incontournable.