Défilé de txistularis lors des Fêtes de Bayonne de 1948 © EHTE 

Culture

Concert de txistularis en hommage à Michel Labèguerie

Samedi 14 mai à midi, un concert de txistularis venus de tout le Pays Basque, accompagnés de chanteurs de la chorale Arroka et des chœurs d'Ustaritz, aura lieu place Jacques-Portes, en hommage au premier txistulari du Pays Basque nord : Michel Labèguerie.

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Ce rassemblement de txistularis est un événement puisqu'il s'agit du deuxième du genre à Bayonne, après celui de 1932 qui avait été donné lors des premières fêtes patronales. Il rassemblera une trentaine de txistularis venus d'Iparralde, quelques uns du Guipuscoa, accompagnés de la chorale Arroka et des chœurs d'Ustaritz. Les musiciens se retrouveront à 10h devant le musée Basque et animeront les rues du centre-ville avant de donner un concert à midi place Jacques-Portes (repli à l'église Saint-André en cas d'intempéries). 

Qui était Michel Labèguerie ?

Michel Labéguerie est né à Ustaritz en 1921, d'une mère professeure de piano et d'un père forgeron. Mais c'est son oncle, Léon Haira, qui l'initia à la musique, puis le père Hilario Olazaran qui lui apprit à jouer du txistu à l’École des frères d’Ustaritz. Alors que cet instrument était totalement méconnu au Pays Basque nord, Michel forma le premier trio de txistularis, en compagnie de Joseph, son frère, et de François Donetch. Leur première apparition officielle eut lieu à l’occasion de l’inauguration du fronton d’Ustaritz, pour la première Semaine des sports basques. Michel était alors âgé de 11 ans. Dans une perspective pionnière, il prit également part au premier ensemble de txistularis d’Iparralde quelques années plus tard.

En 1940, alors étudiant en médecine à Bordeaux, Michel Labèguerie fonda le groupe de chants et de danses Irrintzi, avec d'autres étudiants basques. En 1945, ce groupe organisa le premier Aberri Eguna d’après guerre avec les soldats du bataillon Gernika. En 1943, à Ustaritz, il créa Euskaldun Gazteen Batasuna (Union des Jeunes Basques), dans le but de compiler et mémoriser les chants et danses traditionnels de l'époque. Il en recueillit une cinquantaine dans les villages environnants et les mit en musique. Par la suite, il publia divers articles sur le carnaval et la danse dans la revue Aintzina. 

Musicien accompli, il jouait du piano et de l’orgue. Il s’adonnait aussi à la musique classique. Au début des années 1960, il se lance dans la composition de chansons, dont il rédige les paroles avec Peio Larzabal, puis seul, et dont il compose l’intégralité des musiques. "Dans les premiers pas du chant basque on trouve Michel Labéguerie" déclara Xabier Lete. Ses chansons, sur un registre d'humour - Gure Gatua PitxitxiAitatxiren OtoaAstoa Balaan, de tendresse - Haurtxo HaurtxoaBakearen Urtxoa, ou de tragédie - Bost Iturri, connurent en effet un certain succès. Entre 1962 et 1971, une dizaine d'entre elles furent éditées en 45 tours.

Parallèlement à ses activités musicales et à sa profession de médecin, Michel Labèguerie était investi en politique : il fut député de la 5e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, conseiller général, maire de Cambo-les-Bains de 1965 à 1980 et sénateur.

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