Vue sur la plaine d'Ansot © Anouck Oliviero 

Environnement

Ansot pourrait devenir une réserve naturelle nationale

La Ville de Bayonne s'est lancée dans une démarche de création de réserve naturelle nationale à la plaine d'Ansot, dans le but de valoriser cet espace naturel en centre-ville et de sensibiliser, toujours plus, à la préservation des patrimoines naturels et de la biodiversité locale.

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La Ville de Bayonne mène des actions de préservation du patrimoine naturel de la plaine d’Ansot depuis plus de deux décennies. Le muséum d’histoire naturelle, la maison des Barthes et le site lui-même sont le théâtre d’animations visant à faire découvrir les spécificités des richesses naturelles locales et les enjeux pesant sur leurs conservations.

Une réserve naturelle

Une réserve naturelle nationale est un outil de protection à long terme d‘espaces, d’espèces et d’objets géologiques rares ou caractéristiques, ainsi que de milieux naturels fonctionnels et représentatifs de la diversité biologique en France. L’intérêt du classement de la plaine d’Ansot en réserve naturelle réside dans l’outil réglementaire qu’il constitue pour garantir la conservation et la gestion d’un milieu naturel présentant une importance particulière. Il permettra une valorisation et une visibilité accrues des richesses locales exceptionnelles. La plaine d’Ansot rejoindrait donc les 169 réserves naturelles nationales de l’Hexagone.

Les atouts de la plaine d'Ansot

Avec l’évolution des pratiques au profit de la conservation d’habitats et d’espèces, le site de la Plaine d’Ansot voit la qualité de son biotope s’améliorer. La preuve en est que le nombre d’observations de faune et flore spécialistes des zones humides ne cesse de croitre depuis près de 15 ans. Des contacts d’espèces rares comme le vison d’Europe (absent des radars des Barthes de la Nive maritime depuis 1992), l’endémique angélique des Estuaires, le flamboyant cuivré de marais (papillon indicateur de l’état de santé des prairies humides) ou encore la très menacée anguille qui vient grandir dans les zones humides des côtes atlantiques après avoir traversée l’océan en nuée à l’état larvaire, en attestent. La plaine d’Ansot abrite de nombreuses espèces protégées spécifiques des zones humides envers qui la collectivité a des responsabilités tant leur survie est menacée. 

Elle abrite :

  • 4 espèces végétales remarquables dont l’angélique des estuaires estuaires ou l’Achillée stermutatoire (seulement 2 stations connues dans le département),
  • 158 espèces d’oiseaux observés, dont 90 en période de nidification. Pour ce groupe, il convient également de noter le très rare migrateur des roselières : le phragmite aquatique.
  • 33 espèces de mammifères, dont 10 espèces de chauves-souris, le vison d’Europe et la loutre d’Europe.
  • 7 espèces d’amphibiens, dont la grenouille rousse.
  • 5 espèces de reptiles, dont la couleuvre d’esculape.
  • 132 espèces de papillons, dont le cuivré des marais, 29 espèces d’orthoptères (sauterelles et criquets) et 25 espèces de libellules.
  • 20 espèces de poissons et crustacés, dont l’Anguille européenne

Avec la remise en eau des cours asséchés par le drainage de l’activité agricole, le travail sur les espèces animales et végétales invasives banalisant le milieu au détriment de la faune et la flore autochtone, la zone humide de la plaine d’Ansot retrouve peu à peu toutes ses fonctionnalités écologiques de zone humide.

Les étapes de la reconnaissance en réserve naturelle nationale

C’est au terme d’une procédure complexe via une enquête publique que le classement interviendra. Un dossier sera préalablement présenté aux instants décisionnaires CSRPN (Conseil scientifique régional du patrimoine naturel), Préfet, Région Nouvelle-Aquitaine pour être étudié selon les critères suivants :

Critères patrimoniaux et fonctionnels : il s'agit de la richesse écologique (espèces d'intérêt patrimonial, habitats remarquables ou objets géologiques particuliers) et/ou de la situation au regard des continuités écologiques. L'évaluation des menaces pour la biodiversité, telle que la fragmentation des milieux, les projets d'urbanisation ou la modification de pratiques agricoles sera aussi étudiée.

Qualité globale du projet : Il s'agit de la situation et du contexte local, l’implication des acteurs et les situations du site.

Critères pédagogiques avec la prise en compte de la sensibilisation et l'éducation du public à l'environnement. L’instruction dure près de 2 ans et chaque site retenu entre dans le réseau des réserves naturelles. Il s’agit de l’une des reconnaissances les plus abouties en matière de statut de protection d’espaces naturels sauvages.